Nouveau concept

Ouvrir une Scop en franchise ? Cocooning Services l’a fait

2018-02-09T08:11:00+02:0009.02.2018, 


Ce réseau spécialisé dans les services à la personne vient d’ouvrir en Bretagne sa première agence en franchise. Sa particularité : il s’agit d’une Scop, c’est-à-dire une entreprise dont les salariés sont actionnaires. Le point sur ce nouveau modèle à contre-courant de ce que font les réseaux de franchise ordinaires.

Ouvrir une Scop en franchise
Crédits photo : Rawpixel.com / shutterstock.com

Tout a commencé en 2008 lorsque Sylvie Beuscart crée son entreprise de services à la personne à Lille. « Au début, je pensais m’orienter vers l’association car il était très important pour moi de créer un concept dans lequel l’humain soit au cœur de toutes les attentions, du côté des usagers comme de celui des intervenants », explique-t-elle. Finalement, c’est bien vers l’entreprise que Sylvie Beuscart se dirige, à une condition : la société qu’elle a créée sera une Scop. Cocooning Services est né.


La Scop, un modèle à part

Une société coopérative de production (Scop) est l’une des deux formes possibles d’une société coopérative et participative, avec la société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Contrairement aux concepts classiques, il n’y a pas un dirigeant qui perçoit les bénéfices et des salariés qui reçoivent un salaire. L’organisation n’est pas verticale mais plutôt horizontale : tous les collaborateurs sont sur un même pied d’égalité et associés selon le principe « un homme égale une voix ». L’entreprise est donc gérée et dirigée collectivement par les salariés associés qui détiennent la majorité du capital. À noter qu’une Scop peut en théorie être créée dans n’importe quel secteur d’activité : industrie, artisanat, commerce, services et même dans certaines professions libérales réglementées comme les architectes ou les géomètres-experts.


Scop et franchise, un mariage inédit

Un format qui semble de prime abord bien éloigné de celui de la franchise. Et pourtant cela n’a pas empêché Sylvie Beuscart de penser à cette option pour développer son concept ailleurs que dans son département d’origine. « Nous avons d’abord pensé à ouvrir une autre antenne, tout simplement, mais la franchise s’est rapidement imposée comme une solution pertinente », détaille la fondatrice. Après avoir travaillé avec des experts pour savoir si un tel mariage était possible, Nathalie Zemia, une première franchisée a été recrutée. Cette ancienne infirmière cadre de santé a suivi une formation initiale de trois semaines et a démarré son activité en décembre 2017 sur la commune d’Hennebont, dans le Morbihan. « Nous l’avons accompagnée à toutes les étapes de la création, y compris au moment de la rédaction des statuts de l’entreprise », détaille Sylvie Beuscart.


Quelles différences pour le franchisé ?

Bien évidemment, ouvrir une franchise en Scop diffère d’une création classique. Tout d’abord, il faut un minimum de trois associés pour créer une Scop, là où en franchise une seule personne suffit. « Il ne faut en effet pas oublier que personne ne doit détenir la moitié ou plus du capital », rappelle Sylvie Beuscart. Pour ouvrir, Nathalie Zemia a ainsi dû trouver deux autres personnes pour s’associer à son projet. Autre différence de poids : la protection du créateur d’entreprise. « Le franchisé est aussi salarié de la société, ainsi que le prévoit la Scop, ce qui signifie qu’en cas de problème, si par exemple il doit mettre la clé sous la porte ou partir en congé maladie, il pourra percevoir des indemnités au même titre que n’importe quel salarié », résume la fondatrice de Cocooning Services. Le franchisé peut aussi, s’il le souhaite, quitter l’aventure facilement et à tout moment : il lui suffit de revendre ses parts.

« Dans le domaine des services à la personne, la Scop a tout son intérêt car ce modèle permet de lutter efficacement contre le fort turnover dont souffre le secteur puisque chaque salarié se sent concerné et investi », poursuit Sylvie Beuscart.

Pour devenir franchisé Cocooning Services, il est conseillé de disposer d’un apport personnel minimal de 40 000 euros. Un impératif : le responsable de la structure doit être titulaire d’un diplôme niveau 2 dans le sanitaire et social. À terme, l’enseigne espère couvrir tout le territoire national avec une ou deux agences maximum par département.

Les sociétés coopératives et participatives en France

En 2016, il existait dans l’Hexagone 1 991 sociétés de ce type, dont 2 298 Scop et 627 Scic. Au total, cela représente 53 850 salariés, dont 27 800 salariés associés – car il n’est pas obligatoire de devenir associé de l’entreprise pour travailler dans une société coopérative et participative. Ensemble, ces entreprises ont enregistré un chiffre d’affaires de 4,6 milliards d’euros.

Ces dernières années, l’engouement pour les Scop et les Scic est réel puisque entre 2012 et 2016, leur nombre s’est accru de 22 % et leurs effectifs de 15 %.

Source : Confédération générale des Scop

Jennifer Matas

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